La convention de Yoga « Yoganushasanam »
enseignée par Gita Iyengar (dépositaire, avec son frère Prashant Iyengar, de l’héritage de Guruji) rassemble 1500 participants de tous les pays, avec une forte délégation chinoise. L’idée est de travailler les postures pour favoriser le pranayama…L’organisation est à la hauteur : sono de choc, immenses panneaux vidéo, cantine indienne et les inévitables vendeurs de noix de coco ( il fait chaud ici )…
BKS Iyengar est né voici 97 ans. L’ anniversaire de cet homme qui a marqué son temps (élu parmi les 10 personnalités les plus influentes par « Time magazine » en 2004) a été l’occasion de célébrations dans le monde entier. À l’issue du stage « Yoganushasanam » mené par Gita Iyengar, la mémoire de Guruji a été évoquée par de nombreux proches, dont Prashant Iyengar, son fils.
Google a rendu un hommage planétaire en consacrant son « doodle » du jour à Guruji, sous la forme d’un Yogi animé épousant les lettres du géant de la communication.
Une fois les célébrations en l’honneur de l’anniversaire de Guruji, je mis le cap au sud sur Mysore, à trois bonnes heure de voiture au sud de Bangalore. C’est là que BKS Iyengar a rejoint Mr Krishnamacharya, yogi attitré du maharaja des lieux.
Bangalore et Mysore
contrastent avec Pune par leur propreté et les finitions des maisons et bâtiments. Les peintures extérieures sont entretenues, et une impression globale d’apaisement se dégage du paysage. Dand les campagnes, d’immenses séchoirs de briques épousent l’horizon, surplombés par de hautes cheminées de cuisson, elles-mêmes alimentées par les eucalyptus omniprésents.
Ganesh-le-sculpteur : L’art-millénaire-de-la-sculpture-sur-pierre.
Le marchand de jus de canne à sucre du sanctuaire de Nandi Shri Chamundeshwari à Mysore:
Le palais du Maharaja de Mysore
recèle encore quelques trésors que les anglais n’ont pas pillé. Du premier palais en bois, hélas détruit par un incendie, subsistent de magnifiques portes en argent, ainsi qu’un trône et un palanquin en or massif ( 80 kgs ! ).Si le bâtiment actuel doit beaucoup aux aciéries anglaises du XIXème siècle, l’impression de faste est toujours là. Le site est immense, grandiose, et rien n’est négligé pour proclamer la magnificence du maître des lieux : les temples, pavillons d’habitation, portes monumentales, jardins, écuries de chevaux et d’éléphants s’étalent sur un périmètre considérable.
Bellur
n’existe pratiquement pas sur la carte. Ce village insignifiant a été longtemps oublié des hommes, mais pas des dieux, résidant avec bonheur dans nombre de temples qui leur sont dédiés. Shiva, Patanjali, Hanuman ou encore Ram veillent sur cette terre rouge brûlée par le soleil.
Guruji, BKS Iyengar ( Bellur, Krishnamacharya, Sudaraja Iyengar )
a vu le jour dans ce minuscule hameau. Très marqué par la pauvreté totale et l’inexistence d’éducation de son enfance, il n’a eu de cesse d’y construire écoles secondaires et primaires, dispensaires, temples et bien sûr un impressionnant complexe pour la pratique du Yoga.
Une salle de Yoga de 300 personnes, des facilités d’acceuil en conséquence viennent d’être inaugurées après des années de travail acharné. Le résultat est impressionnant d’efficacité, de propreté et de bon goût.
Les enfants nous ont acceuillis avec leur grand sourire dans leur village. Impeccablement équipés de l’uniforme de leur école, ils nous ont d’abord guidés au travers de la grande structure du complexe de Yoga, puis nous ont fait la surprise d’un magnifique « programme culturel », avec bien sûr des postures de Yoga à couper le souffle, mais aussi, Inde oblige une prestation « Bollywood » d’une gaité irrésistible.
Il est à noter que les tout-petits du village, qui marchent pieds nus et vivent dans une simpleté difficile à concevoir pour nous sont tout simplement désarmants de joie, bonne humeur et de gentillesse.